L’abbatiale de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu
Manon Palie

IMAGINER UN DISPOSITIF SCÉNIQUE AU SEIN DE L’ABBATIALE
L’objectif de ce projet est de proposer un dispositif scénique permettant d’accueillir les représentations culturelles et artistiques de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu au sein de son abbatiale carolingienne. Ce dispositif doit pouvoir s’intégrer aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du site : dans ses différents jardins ou encore sur le parvis de l’abbatiale. Cette structure éphémère doit mettre en valeur l’abbatiale et ses spécificités esthétiques tout en favorisant une proximité entre les habitants.
DES ALCÔVES INTIMISTES - UN SAS PRÉPARATOIRE - UN ESPACE D’ENTRE-DEUX
L’idée-même du projet consiste à investir le lieu de façon théâtrale, d’accentuer son aspect monumental et conjointement de créer la surprise chez les nouveaux visiteurs ou les habitants connaissant le lieu. De ce fait, l’esthétique de l’installation est en complet contraste avec celle de l’abbatiale carolingienne caractérisée par un aspect massif. Son graphisme défini par le pli et des lignes marquées suggère une sensation de légèreté à l’ensemble. De plus, la prolifération de la forme fait du dispositif scénique un véritable ensemble immersif : ce dernier participe à la mise en scène des spectacles mais également à la mise en scène de l’abbatiale elle-même.
La modularité de la structure lui permet de se déployer aussi bien en intérieur qu’en extérieur et de s’agrandir ou se diminuer selon les besoins. Ainsi, cette dernière peut devenir tour à tour espace support pour des projections vidéo en plein air, sous espace enveloppant au sein de l’abbatiale accueillant les spectateurs, ciel de scène, signal dans la ville ou encore plateforme ludique en extérieur. Les usages sont multiples dans le but de contenter un maximum d’usagers, à savoir aussi bien des adultes que des enfants, des habitués que des nouveaux arrivants. Elle a également une valeur esthétique et symbolique dans la mesure où elle révèle le lieu en apportant sur ce dernier un autre regard et une nouvelle pratique.
L’esthétique de l’origami impose une flexibilité et une mobilité de la forme. Dès lors, les matériaux utilisés doivent avoir la capacité d’être pliés et dépliés selon les besoins et de se déployer facilement dans l’espace. Ainsi, les choix se sont portés vers des systèmes de structures légères à savoir une armature en aluminium, définie par des tubes creux reliés par des nœuds d’assemblages et permettant de choisir les angles d’inclinaison des différents pans et donc l’esthétique générale de la forme.
À cette structure primaire s’ajoute une structure secondaire : un tissu extensible translucide laissant passer la lumière et épousant parfaitement les contours de la structure. Enfin, du feutre est parfois ajouté pour ses qualités acoustiques.
À ce premier système s’ajoute un autre procédé technique. D’autres unités sont créées avec une technique de tissu "poche", il s’agit de tissus armés, enveloppant des plaques de bois et recréant un système d’origami géant. Les plaques confèrent une rigidité à la forme et le tissu permet de rendre cette dernière malléable et flexible. Ainsi, ce système est adapté pour un usage au sol, permettant de mettre en place des assises que chacun s’approprie.