Symbiosis
Charles Saade

Ces dernières années, une succession d’événements météorologiques tendent à confirmer les modèles d’évolution du climat que proposent les climatologues : Un réchauffement global de la Terre à hauteur de 2°C d’ici la fin du siècle. La cause principale de ce changement climatique est l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère.
Comment réduire la concentration de CO2 dans l’air de nos villes ?
Grâce à la photosynthèse oxygénique : ce processus permet aux végétaux chlorophylliens de se développer en utilisant l’énergie du soleil, le CO2 et l’eau. En s’intéressant à l’infiniment petit et notamment aux micro-organismes, on découvre que les plantes ne sont pas les seules à posséder cette incroyable capacité. En effet, les cyanobactéries sont également capables d’effectuer la photosynthèse. Présentes sur Terre dans tous les millieux, elles ont appris à survivre et s’adapter depuis plus de 3,5 milliards d’années. Pour se multiplier, elles séquestrent biologiquement le CO2 présent dans l’atmosphère avec plus d’efficacité que les plantes.
Symbiosis, nouveau poumon vert de Paris
Symbiosis est le nouveau poumon vert de Paris. Il procure du bien-être et protège la santé des citadins en améliorant la qualité de l’air. Bénéfique pour la faune locale, la mise en place de cet écosystème favorise notamment le retour des papillons et des abeilles qui ont déserté l’espace urbain. Lors de leur promenade, les visiteurs sont sensibilisés à l’écologie et à la problématique de la pollution à travers des panneaux d’informations. Symbiosis apporte également du dynamisme commercial et social aux berges. Il offre à la location des espaces aux petits commerçants et favorise la création d’emploi pour l’entretien du dispositif et le bon développement des plantes.
Comment fonctionne Symbiosis ?
Placé sur les berges de Seine, Symbiosis est un dispositif permettant de capter le CO2 présent dans l’air de Paris grâce à la capacité photosynthétique des plantes et des cyanobactéries. Utilisant les forces naturelles en présence : l’eau de la Seine, l’énergie du soleil et l’air, l’écosystème accueille notamment une petite fougère aquatique, l’Azolla filliculoïde, qui abrite une cyanobactérie symbiotique, Anabaena Azollae. Ensemble, elles captent le CO2 atmosphérique en grande quantité tout en favorisant la croissance des autres plantes.
Nécessitant de l’eau pour fonctionner, le dispositif extrait l’eau polluée de la Seine et la purifie grâce aux plantes. Cette eau est ensuite stockée avant d’être réutilisée pour l’arrosage des espaces verts aux alentours. Toujours dans une logique de circuit court, la biomasse générée par la mort des Azolla constitue un engrais très riche qui, après avoir été stocké dans des composteurs, va être valorisé lors de l’entretien des jardins publiques à proximité.
Un partenariat avec le Cerema
Le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) a demandé aux étudiants de LISAA Paris en Architecture d’intérieur & Design de réfléchir à la question de l’adaptation de l’homme au changement climatique. Un sujet ouvert de réflexion et d’expérimentation qui a mené à cette proposition de Charles Saade.